Novembre ou « le Moi(s) sans Tabac », un défi national pour arrêter de fumer pendant 30 jours touche à sa fin. Afin d’aider l’ancien fumeur dans sa volonté de continuer son sevrage, une solution naturelle existe : un séjour en eaux thermales. Pourquoi ne pas l’essayer ? La cure thermale, par son environnement relaxant, est un cadre propice à l’arrêt du tabac. Le patient se retrouve loin de sa vie quotidienne et de toutes formes de stress. L’accompagnement et la rencontre avec d’autres personnes dans la même démarche, rendent le sevrage moins difficile et permettent de conserver la détermination.
Les cures thermales ou les courts séjours de santé sur le thème du « sevrage tabagique » proposent une multitude de soins. Ils ont pour objectif de diminuer le besoin en nicotine tout en favorisant le bien-être mental et physique de la personne.
A savoir, il n’existe pas une cure thermale dédiée en totalité au sevrage tabagique. Les cures spécifiques sont donc adossées aux orientations primaires des stations et sur leurs savoir-faire (maladies cardio-artérielles, troubles respiratoires…).
La station thermale du Boulou, spécialisée dans les maladies cardio-vasculaires, propose un module supplémentaire à cure thermale conventionnée. Les soins dispensés se focaliseront autour du cœur et des artères avec des soins d’eaux tels que : douche à jet, couloir de marche, bains ou encore cures de boissons afin de favoriser la circulation sanguine. Toutefois, ce module n’est pas remboursé par la sécurité sociale.
D’autres stations thermales telles que Challes-Les-Eaux, Bagnères-de-Luchon, Cambo-Les-Bains, Castera Verduzan, La Bourboule sont spécialisées dans le traitement des troubles des voies respiratoires grâce à des eaux soufrées. Elles présentent des courts séjours de santé (d’une durée de 6 à 12 jours) avec des soins tels que les irrigations nasales, les gargarismes ou encore les aérosols dédiés au sevrage tabagique afin de ré-équilibrer et assainir les muqueuses respiratoires.
Les benzodiazépines (ou plus communément appelées les anxiolytiques ou hypnotiques) sont des médicaments prescrits afin de soigner des maux tels que l’angoisse, les troubles du sommeil ou la dépression. Ce type de médicaments agît sur les neurotransmetteurs. Ils ne sont délivrés que sur ordonnance en raison de risques majeurs liés à leur surconsommation. En effet, la France est l’un des pays de l’Union Européenne où l’on consomme le plus de benzodiazépines. Ce phénomène alarmant est devenu un enjeu majeur de santé publique, réduire la consommation de benzodiazépine n’est pas anodin. La cure thermale peut aider la patient dans son processus.
La consommation de benzodiazépines est sous étroite surveillance puisque leur utilisation ne doit pas dépasser une certaine durée (12 semaines pour les anxiolytiques et 4 semaines pour les hypnotiques). Les benzodiazépines sont utilisés afin de réduire les états d’anxiétés en agissant sur les neurotransmetteurs et les neurones responsables des émotions tout en réduisant leur hyperactivité. De nombreuses études ont cependant démontré que la durée de ces traitements est supérieure à la durée recommandée chez une grande partie des patients suivis. Le mauvais usage de ce médicament au potentiel addictif entraine une dépendance chez le patient. L’arrêt de ce type de traitement est compliqué et non anodin, une aide extérieure est nécessaire.
La prise d’un traitement de ce type sur le long terme est associée à de nombreux effets secondaires :
Cauchemar
Insomnie
Agitation
Idée délirante
Hallucination
Irritabilité
Euphorie
Dans les cas les plus importants, des effets néfastes sont observés :
Une amnésie antérograde
Une altération des fonctions psychomotrices dans les heures après la prise du traitement
Des troubles du comportement et de la mémoire
Une altération de l’état de conscience
Il existe également un lien entre la prise de benzodiazépine et la maladie d’Alzheimer.
Une prise en charge thermale afin de réduire la consommation de benzodiazépine
Les études STOP TAG en 2006 et SPECTh en 2015 ont démontré l’efficacité de la cure thermale dans le sevrage aux benzodiazépines.
Des cures thermales conventionnées de 3 semaines ont été mises en place par des établissements thermaux. Afin d’en bénéficier, vous devez en discuter avec votre médecin traitant qui pourra vous indiquer si vous êtes prêt pour un sevrage. Dans ce cas, il pourra vous la prescrire.
L’objectif est de diminuer progressivement la prise de benzodiazépines pour tendre vers un arrêt complet. Selon les cas, le médecin va prescrire un programme de balnéothérapie adapté au patient à base de bains bouillonnants, massages sous l’eau, douches thermales et sous-marines en piscine
La cure thermale, dédiée au sevrage des benzodiazépines, est axée autour :
D’un programme en balnéothérapie qui permet de compenser l’effet thérapeutique. Les eaux thermales sont reconnues pour avoir un effet bénéfique sur l’anxiété et le stress.
D’un suivi médical, psychothérapique et motivationnel
D’une thérapie cognitivo-comportementale permettant au patient d’apprendre des outils pour mieux gérer son anxiété.
D’ateliers psychoéducatifs en groupe de patients
L’environnement de la cure thermale est également un facteur important dans la réussite du sevrage. En effet, celle-ci permet au patient de se sentir en sécurité dans un environnement médicalisé, ainsi que d’évacuer son stress et son anxiété en s’éloignant de son cadre de vie anxiogène.
Selon l’étude SPECTh, les résultats obtenus à 6 mois montrent que 41 % des patients ont pu arrêter totalement et de manière stable leur consommation médicamenteuse en benzodiazépines. Que 80 % d’entre eux ont pu réduire d’au moins 50 % l’ensemble des médicaments qu’ils prenaient régulièrement avant l’entrée dans le protocole. Cependant, 16 % ont été en échec thérapeutique.