À l’occasion de l’opération Octobre Rose, découvrez les thermes de La Roche-Posay aux côtés de son Directeur Général, Monsieur Ainouche Rachid.
Pouvez-vous vous présenter et présenter les thermes de La Roche-Posay ?
Je suis Rachid Ainouche, le directeur général du centre thermal de La Roche-Posay. Notre établissement est la première station thermale ayant l’agrément en dermatologie de France. Chaque année, nous accueillons près de 8 000 curistes dans notre station mono-orientation. En effet, nous ne faisons que de la dermatologie et cela depuis près de 500 ans.
Nous traitons essentiellement les dermatoses chroniques tels que l’eczéma, le psoriasis de l’adulte et de l’enfant, les séquelles cicatricielles de grands brûlés et depuis plus de 10 ans les suites des traitements contre le cancer.
Vous êtes spécialisés en dermatologie. Quel est le soin caractéristique de cette orientation ?
Le soin le plus spécifique est réalisé par un médecin thermal, il s’agit de la douche filiforme. C’est l’un des soins le plus pratiqué en dermatologie. Il consiste en une douche à haute pression au niveau des zones lésées.
Pourquoi avoir développé différents programmes autour du cancer ?
L’indication post-cancer a été créée sur la base de notre expérience dans la prise en charge des cicatrices de grands brûlés et des troubles cicatriciels suite à des chirurgies.
En collaboration avec le centre de radiothérapie de Poitier, qui est a proximité de notre station, nous avons eu à suivre des patientes dans le traitement de leurs cicatrices post-cancer du sein. En effet, suite aux différents traitements, notamment dans le cadre d’une mastectomie importante, ces femmes présentaient des cicatrices inflammatoires extrêmement conséquentes ainsi que des lésions cutanées dues aux radiations.
C’est notre expérience pragmatique dans la prise en charge de leurs séquelles cicatricielles qui nous a fait comprendre que la cure thermale en dermatologie pouvait apporter des bénéfices sur la prise en charge post-cancer. En effet, nous intervenons sur les cicatrices, la peau environnante, la mobilité entamée ainsi que l’aspect psychosocial et émotionnel post-traitement.
En ce mois d’octobre rose, pouvez-vous nous parler de l’implication des thermes dans la lutte contre le cancer du sein.
La prise en charge du cancer du sein est une vraie particularité aux thermes de La Roche-Posay. Dans le cadre du mois d’octobre rose, nous proposons une mini cure spécifique : la cure Libre Rose. C’est une cure de 6 jours qui intègre un programme complet avec un suivi individuel complémentaire. Au programme de ce séjour : des soins thermaux, une séance de maquillage correcteur, une séance d’activité physique adaptée, un groupe de parole, un atelier d’hydratation ainsi qu’une séance de soin au sein de notre spa. Cette cure libre est disponible pour toute la fin d’année. En fonction de son succès, elle sera réitérée de façon continue.
Nous proposons également des soins de support qui sont accessibles sur la base du volontariat à l’ensemble des curistes suivant une cure thermale conventionnée. Ces soins sont dispensés au sein du Pavillon Rose, dans lequel il est possible de retrouver un atelier de maquillage correcteur, une consultation psychologique, de l’activité physique adaptée, des conseils en nutrition ou encore un atelier d’hydratation.
Nous sommes également entrain de construire des séjours plus spécifiques et plus restreints qui seront sous forme de cure libre.
A quel moment du parcours de rémission la réalisation d’une cure thermale sera la plus bénéfique ?
Il y a plusieurs possibilités. La cure thermale de première intention est une cure de réparation qui se réalise à la fin des traitements. Certaines patientes viennent également avec un souhait de préparation à la réparation chirurgicale, dans le cadre d’un projet de reconstruction, afin d’améliorer la peau et de faciliter le travail du chirurgien. Ces mêmes patientes peuvent revenir sur un troisième temps, qui est celui de l’après opération, pour une cure orientée post opératoire afin d’optimiser la cicatrisation et la récupération cutanée.
Nous accompagnons les patientes durant toutes les étapes de leur convalescence.
Quels sont les bénéfices visibles pour les patientes venant suivre une cure post-cancers au sein de votre établissement ?
Les premiers résultats sont constatés sur la peau et les cicatrices.
On note une réduction des xéroses et des sécheresses cutanées, une diminution des irritations ainsi qu’un assouplissement et une amélioration de la cicatrice.
Nous avons également un travail indirect sur les œdèmes résiduels que l’on peut avoir au niveau du bras ou du sein. De plus, les massages sous eau permettent de travailler l’élasticité de la cicatrice et de ce fait la mobilité du bras et de l’épaule.
L’aspect qualité de vie va venir avec les différents ateliers disponibles au sein du Pavillon Rose.
La réalisation de plusieurs cures thermales dépendra de l’évolution de la cicatrice, de son ampleur ainsi que les projets de reprise. C’est à voir au cas par cas.
Interview réalisée en octobre 2020